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Parentalité positive et éducation bienveillante : un seul et unique concept ?

Parentalité positive, éducation bienveillante… Ces deux concepts qui font les gros titres de la presse depuis quelques mois et envahissent les réseaux sociaux depuis plusieurs années, sont souvent considérés comme des synonymes. On parle même d’éducation ou de parentalité bienveillante et positive, car ce serait, au fond, la même chose. Dans cette fusion des termes se cache en fait une confusion de concepts qui explique, vous allez le voir, bien des malentendus, et fait le lit de beaucoup de dérives dogmatiques en parentalité. 

Alors la parentalité positive, qu’est ce que c’est ? 

Au commencement étaient Alfred et Rudolf …

Le concept de “parentalité positive” apparaît originellement dans la littérature anglo-saxonne, dans les années 1920, introduit par Alfred Adler et Rudolf Dreikurs (1) sous le terme de “positive discipline parenting”. Leurs travaux ont été développés et popularisés notamment par Jane Nelsen, qui va identifier 4 “parenting styles” parmi lesquels le “positive parenting”, qu’elle définit (2).

Le développement de la psychologie scientifique permet alors de mener des études pour mesurer (de manière plus ou moins fiable, sachons garder un esprit critique) l’impact des différents modes éducatifs et leurs pratiques sur le développement psychologique des enfants. Les psychologues scientifiques se rendent compte, par exemple, que les châtiments corporels ont un impact négatif certain sur le développement des enfants, qui sont alors plus à risque de développer des comportements antisociaux (3). Les toutes récentes neurosciences apportent, parfois, la confirmation par une imagerie cérébrale de ces constats. On va voir une structuration particulière du cerveau chez un groupe d’enfants maltraités, en comparaison à un groupe d’enfants non maltraités.

Mais les neurosciences ne constituent absolument pas la base des recherches en parentalité positive. La pratique de la parentalité positive est fondée sur la psychologie scientifique, donc sur l’étude in vivo des comportements, des pensées et des émotions des sujets. L’évaluation des programmes ne se fait pas sur des imageries cérébrales. Le but n’est pas de dire ce qui est bien ou mal dans les pratiques des parents, mais ce qui fonctionne ou pas dans la perspective d’offrir un milieu favorable au développement harmonieux de l’enfant au sein de sa communauté. 

A partir de ces recherches, des consensus scientifiques vont commencer à se dégager. Ces consensus sont récents et le terrain de recherche à explorer reste immense.

Apprendre à devenir parent ? 

La psychologie scientifique a une visée « pragmatique » , c’est à dire qu’on ne cherche pas à développer des théories et à philosopher sur une pratique: on cherche à traiter un problème de façon efficace. Des techniques et des programmes de guidance parentale ou “programmes d’entraînement aux habiletés parentales” (PEHP pour les intimes), au sein desquels on va apprendre aux parents à développer des compétences éducatives, vont donc se développer à partir de ces recherches. Le nom de « parentalité positive » fait référence au fait que ces programmes se basent sur la théorie comportementale du renforcement positif, pour encourager les comportements positifs, et obtenir un résultat positif : une vie familiale harmonieuse, saine pour l’enfant et ses parents. 

Plusieurs programmes de parentalité positive existent dans le monde anglo-saxon. En France, aucun n’est réellement développé à notre connaissance. Certains s’adressent à une population particulière, à des problématiques particulières, ou à des enfants avec des spécificités. 

Oui mais concrètement il y a quoi dans ces programmes ? C’est quoi la parentalité positive ?

Pour expliquer ce qu’est la parentalité positive, les programmes utilisent souvent l’image de la pyramide. En voici deux exemples issus de programmes bien validés : la pyramide du programme Incredible Years, et celle du programme Triple P, deux programmes de parentalité positive qui font l’objet d’un bon niveau de preuves scientifiques quant à leur efficacité (4, 5).  

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La pyramide des pratiques parentales du Programme “Incredible Years

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La pyramide des pratiques parentales du Programme “Triple P

 

La « base », ce vers quoi le parent doit tendre en première intention, qui doit constituer le socle de la relation, est le développement de bonnes relations avec son enfant, basées sur l’empathie, la coopération, l’écoute, le jeu … 

Le premier étage est le renforcement positif : à l’aide des techniques comportementales comme les encouragements, la félicitation spéciale, le tableau de récompenses …

Les étages du dessus différent ici légèrement, mais renvoient tous les deux à l’idée du cadre, de comment le mettre en place et comment enseigner à son enfant des comportements prosociaux. 

Et enfin, le sommet de la pyramide est l’intervention sur les mauvais comportements, à l’aide de punitions non violentes : par exemple ignorer, retirer un privilège, imposer un temps à l’écart (le fameux time-out). 

Comment cela se traduit-il en terme de pratiques parentales ?

On explique aux parents que les pratiques parentales doivent être pensées selon cette pyramide, et les interventions planifiées et dosées en partant du socle vers le sommet. Imaginons que votre enfant pique une crise car, à l’heure de rentrer, il ne veut absolument pas quitter la kermesse de l’école où il s’amuse follement (toute ressemblance avec une situation ayant réellement existé ne serait que fortuite) : Vous allez d’abord l’écouter, lui dire que vous le comprenez, lui expliquer pourquoi il faut rentrer maintenant. Si cette approche est stérile, vous allez essayer de l’encourager à adopter le bon comportement, rappeler fermement les règles posées au préalable. Et si malgré ça, la crise s’intensifie et que votre enfant se met, par exemple, à vous taper, alors vous poserez une conséquence, une punition.

La parentalité positive est donc une parentalité qui se veut fondamentalement non violente, mais dirigée vers le façonnement de comportements prosociaux à l’aide de techniques très concrètes. La parentalité positive prend en compte le fait que l’enfant évolue dans une communauté (famille, amis, école, citoyenneté …) et que l’éducation doit avoir pour but son développement harmonieux au sein de cette communauté. 

Et l’éducation bienveillante ? 

Il est difficile de dater et de définir précisément où et comment est apparu le terme d’éducation bienveillante. On peut dire qu’en France, il a été popularisé par deux autrices, la psychothérapeute Isabelle Filliozat et la pédiatre Catherine Gueguen, avant d’être repris par différents auteurs aux parcours éclectiques. Le terme et le concept sont particulièrement populaires sur les réseaux sociaux où les influenceurs “parentalité” sont légion. 

Chez ces deux autrices, on trouve tour à tour les termes de parentalité/éducation positive/bienveillante. Cette confusion va se retrouver partout, dans la presse, chez les auteurs critiques de cette mouvance … Toutefois, cette conception, popularisée ensuite dans tout l’hexagone, n’a que peu de points communs avec la parentalité positive anglo-saxonne.

Neuroquoi ?  

Tout d’abord, l’éducation telle que popularisée en France, (que nous appellerons donc “bienveillante” pour reprendre les termes des autrices et afin de la différencier clairement de la parentalité positive anglo-saxonne) ne fait pas appel aux mêmes référentiels théoriques.

 Alors que la parentalité positive se fonde sur la psychologie scientifique, les autrices phares de l’éducation bienveillante : Isabelle Filliozat, Catherine Gueguen, et plus récemment Héloïse Junier, expliquent fonder leur philosophie éducative sur les neurosciences : l’étude du cerveau, donc, souvent à l’aide d’imagerie cérébrale ou de dosages d’hormones. En effet, elles partagent toutes trois le constat que les difficultés des parents sont liées à leur “méconnaissance des étapes de la maturation du cerveau” de l’enfant (6). Leurs ouvrages sont donc dédiés en grande partie à expliquer aux parents comment fonctionne, d’après les études neuroscientifiques, le cerveau d’un enfant, et sont truffés de références au système nerveux, au cortex, à l’hypothalamus, au cortisol … (7).

Catherine Gueguen pour une enfance heureuseFigure tirée de “Pour une enfance heureuse, repenser l’éducation à la lumière des dernières découvertes sur le cerveau” de Catherine Gueguen, 2014. 

Sur la question de “comment faire avec mon enfant?”, la réponse se trouverait donc dans les IRM et les prélèvements salivaires. Or, il a été mis en évidence depuis des interprétations très hasardeuses de ces études. Sur la question de la mesure du stress par exemple, a) les faibles variations observées dans les taux de cortisol suite à un stress et la grande hétérogénéité des niveaux de base chez l’homme, et b) l’intensité des stresseurs utilisés dans les modèles animaux expérimentaux, sans aucun rapport avec les situations quotidiennes vécues par un enfant, incitent à ne pas tirer des conclusions précipitées de ces données expérimentales. Par ailleurs, la communauté scientifique tire aujourd’hui la sonnette d’alarme sur la validité de l’interprétation que l’on peut faire d’une imagerie cérébrale (8, 9), les études par IRM étant généralement réalisées sur un très petit nombre de cas, ce qui minore la fiabilité des résultats (10, 11).  Les neuromythes sont nombreux (et très effrayants) dans les ouvrages d’éducation bienveillante, ce qui est une particularité française, totalement absente des ouvrages anglo-saxons. 

héloïse Junier ma vie de bébé

Extrait de “Ma vie de bébé” d’Héloïse Junier et Christophe Besse, 2021

Quel est le projet de chacun de ces courants éducatifs ? 

Une autre différence notable entre ces deux courants est la différence d’objectif. Dans la parentalité positive, l’objectif est clairement d’éduquer l’enfant, de diriger ses efforts vers une direction qui soit favorable pour l’enfant mais aussi confortable pour le parent. L’approche est interventionniste et on va demander à l’enfant, lui aussi, de fournir des efforts et de s’adapter dans une certaine mesure à son environnement.  Au contraire, l’objectif de l’éducation bienveillante est de comprendre ce que vit l’enfant (à travers le prisme des neurosciences) pour s’y adapter. Au lieu d’équiper l’enfant pour développer des stratégies d’adaptation, on va adapter l’environnement pour supprimer les (réelles ou imaginaires) sources de stress. Aussi on conseillera, par exemple, de ne plus emmener les enfants au supermarché car l’environnement est trop stimulant, d’attendre qu’il manifeste le désir de dormir seul lorsqu’il y sera prêt, ou encore de choisir lui-même ce qu’il veut manger et dans quel ordre. 

L’éducation bienveillante n’a pas pour but de modeler un petit humain qui s’adapte à autrui, que ce soit ses parents ou les autres personnes qui gravitent autour de l’enfant comme la fratrie par exemple, un sujet extrêmement peu abordé dans les ouvrages d’éducation positive. Ainsi, on y trouve très peu de conseils ou de recommandations pratiques. Le “comment faire concrètement quand je ne sais plus comment faire avec les comportements indésirables de mon enfant?” est le grand absent de l’éducation bienveillante, puisque dans la théorisation, il n’y a pas de comportement indésirable. Il y a uniquement des contextes environnementaux non adaptés à l’enfant (le supermarché, la crèche, l’école …), un besoin de l’enfant non satisfait, une immaturité du cerveau ou encore une incompréhension de l’adulte, trop pris dans ses représentations adultistes et autoritaristes.

Cette différence d’objectif s’explique finalement par la différence même de conception de ce qu’est un enfant : dans l’éducation bienveillante, le parent ne devrait pas souhaiter donner une direction à son enfant, mais le laisser être, et on retrouve en filigrane l’idée Millerienne que ce que l’adulte fait prétendument “pour le bien” de l’enfant est en réalité une violence éducative à partir du moment où l’enfant est contraint (12).

Ainsi, l’éducation bienveillante s’inscrit dans une perspective très individuelle : l’enfant doit être pensé comme un individu qui va pouvoir, avec les bons soins, accéder à son plein potentiel de développement et être heureux, quel que soit le chemin qu’il choisit. Dans la parentalité positive, la perspective est beaucoup plus communautaire, on souhaite que l’enfant se développe favorablement, pour lui mais aussi pour les autres, les comportements prosociaux sont fortement encouragés et les comportements antisociaux réprimés. 

Back to basics 

En conclusion, on peut remarquer deux conceptions très différentes, dans leurs référentiels théoriques, leurs objectifs, leurs applications … 

Finalement, l’éducation bienveillante diffusée en France n’a de commun avec la parentalité positive que la base de la pyramide : le socle d’amour, d’empathie, de communication, de jeu partagé … est le même dans les deux conceptions. Dans la parentalité positive, il ne constitue que le début de la démarche, alors que dans l’éducation bienveillante, il est toute la démarche.

Tableau résumé : différences entre l’éducation bienveillante et la parentalité positive

Parentalité positive Education bienveillante
Référentiel théorique  psychologie scientifique  neurosciences, communication non violente, psychologie positive
Objectif éduquer l’enfant à devenir un adulte épanoui dans sa communauté adapter l’environnement à l’enfant pour son bien-être
Méthodes éducatives Approche interventionniste : Environnement favorable, renforcement positif,enseignement de compétences vers l’autonomie, règles claires avec conséquences désagréables en cas de non respect des règles Approche non-interventionniste :

Empathie, adaptation de l’environnement, non-directivité (attendre que l’enfant acquiert par lui-même les compétences), conséquences désagréables totalement proscrites

 

Si vous voulez bénéficier d’un format GRATUIT et en ligne issu de programmes de parentalité positive validés scientifiquement, en voici deux que nous vous recommandons chaudement ! 

  • Le MOOC “Everyday Parenting : the ABCs of child rearing” du Pr Alan Kazdin

https://www.coursera.org/learn/everyday-parenting

  • Le format en ligne du PEHP “Triple P” (gratuit uniquement depuis la France métropolitaine, pensez au VPN !)

  https://www.triplep-parentalite.fr/fr-fr/triple-p/ 

 

REFERENCES

  1. https://www.un.org/development/desa/family/wp-content/uploads/sites/23/2020/06/IgnacioSociasPositiveParentingFINAL.pdf
  2. Positive Discipline, The Classic Guide to Helping Children Develop Self-Discipline, Responsibility, Cooperation, and Problem-Solving Skills, Jane Nelsen (différentes éditions)
  3. A Meta-Analysis of the Published Research on the Affective, Cognitive, and Behavioral Effects of Corporal Punishment, Oddon et al (2010) https://doi.org/10.3200/JRLP.138.3.197-222
  4. Effectiveness of The Triple P Positive Parenting Program on Behavioral Problems in Children: A Meta-Analysis, Graaf et al. (2008) https://journals-sagepub-com.ezproxy.u-paris.fr/doi/abs/10.1177/0145445508317134
  5. The Incredible Years Series: A Review of the Independent Research, Pidano et al. (2014) https://link.springer.com/article/10.1007/s10826-014-9991-7
  6. Pour une enfance heureuse : repenser l’éducation à la lumière des dernières découvertes sur le cerveau, Catherine Gueguen, 2015 
  7. Ma vie de bébé, les mystères de son petit cerveau en développement, Héloïse Junier, 2021
  8. Laissez le cerveau tranquille ! L’appel aux neurosciences est-il une nouvelle forme de neuromythe?”, conférence de Albert Moukheiber, 2023 https://www.youtube.com/watch?v=ub5i7cRdbBM&ab_channel=RasoirD%27Oc
  9. Education positive et time-out : l’usage abusif des neurosciences, article de Stéphanie Benz,dans L’Express du 15 juin 2023 https://www.lexpress.fr/sciences-sante/education-positive-et-time-out-lusage-abusif-des-neurosciences-HFREONZSLRCNNPGBOVEWC5XNFA/ 
  10. « Education positive : Pourquoi vous n’y comprenez plus rien ? » et « Education positive : à l’épreuve du lancer de coquillettes », Podcast « Faites des gosses », 12 et 13 avril 2023, Louie Media.
  11. Marek et al., « Reproducible Brain-Wide Association Studies Require Thousands of Individuals ». Nature, 2022
  12. “C’est pour ton bien”, Alice Miller, 2015

16 commentaires

  • Villers

    Merci pour cet article très clair ! Je pensais comme beaucoup que l’éducation positive et bienveillante c’était la même chose. Merci pour votre travail !

  • Le Ligné Laëtitia

    Merci pour cet article qui permet de bien poser la différence entre ces deux concepts, j’apprends quelque chose !

  • Élodie

    Joli travail, merci beaucoup de cette vulgarisation que je me réjouis d’utiliser dans le cadre de mon travail ou dans mes relations amicales si besoin. Belle suite! Elodie

  • Meda laurence

    Je ne comprends pas, je suis déçue. J’ai l’impression de lire un article à charge…je vous suis toutes les 4 et parfois d’accord, parfoi pas d’accord mais j’attendais quelque chose de plus …. je sais pas, plus objectif, plus nuancé, qui fasse avancer les choses…
    Et cette dichotomie est incompréhensible pour moi. En gros soit :
    – tu punis, tu as tout compris, ton enfant sera adapté au monde extérieur.
    – tu ne punis pas, ton enfant sera individualiste et ne saura pas s’adapter.

    Euh. Pardon ? Un entre deux? Un juste milieu? Non? Non, OK.

    J’ai l’impression que votre vision est bourrée de biais mais en fin de compte c’est normal, votre collectif est militant contre.
    Cette façon de faire tant décriée a selon moi beaucoup de belles choses à proposer et des risques de dérives extrêmes. Vous semblez ne mettre le doigt que sur ces dérives. Également elle s’appuie sur différentes données, vous semblez ne mettre le doigt que sur les preuves malheureusement mal utilisées.

    Lutter contre les dérives extrêmes, oui, oui et encore oui.
    Jeter le bébé avec l’eau du bain, non. C’est faire preuve de manque de nuance et d’objectivité.
    Mais j’ai bien compris que votre but est avant tout militant et donc l’objectivité, la réelle a beaucoup de mal à trouver sa place. (Cf le superbe podcast de méta de choc « trop militant pour être honnête? »).

    • Le Collectif A!C

      Bonjour, nous vous invitons à relire l’article. Où avez-vous lu que nous prônons de punir à tout prix ? Le discours de la parentalité positive (et le nôtre) n’est en aucun cas de dire qu’il FAUT punir. Jetez un oeil à la pyramide de incredible years ou triple p: la punition est délivrée au compte-gouttes, et uniquement en dernier recours, quand les autres interventions parentales ont échoué. C’est exactement ce qui est dit dans le paragraphe en-dessous des schémas.
      Notre collectif s’attache à promouvoir la parentalité positive de la manière la plus fidèle possible au concept original et scientifiquement démontré. Nous dénonçons uniquement les dérives qui consistent à dire que toute punition, même occasionnelle, (incluant time-out, retrait de privilège, ignorance) est une maltraitance. Car ces dérives sont responsables de l’épuisement parental, et peuvent mener à une véritable maltraitance.

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